Au cœur de la campagne provençale, à deux pas d’Avignon, la Bastide rose abrite la Fondation Poppy et Pierre Salinger.
Entre les cercles puissants de Bernar Venet exposés dans le parc et les structures évanescentes de Jacques Salles installées sous une gloriette, le musée accueille une exposition à l’occasion de la donation du recueil des Élégies majeures du poète Léopold Senghor. Cette prestigieuse anthologie réunit ce que Senghor nomme « le meilleur de l’homme » : « L’œuvre de l’esprit et la création artistique ». Le poète illustré par le peintre. En l’occurrence, dix-sept artistes choisis par lui pour illustrer ses poèmes : Chagall le premier pour le texte le plus ancien, Élégie des Alizés, les bleus de Manessier pour symboliser l’Élégie à Martin Luther King, les pointes sèches de Soulages « maître du rythme et de la couleur » pour illustrer Carthage, les œuvres au rouge sang de vie et ocre de terre d’Afrique de Zao Wou-Ki pour accompagner l’Élégie pour Jean-Marie, celles de Vieira da Silva aux couleurs « d’espoir et d’amitié » pour symboliser l’Élégie pour Georges Pompidou, « l’ami plus que frère ».
L’exposition présente également plusieurs pièces de la collection Senghor dont un masque ayant appartenu à Vlaminck, et cette curieuse sculpture africaine que Picasso a gardée jusqu’à la fin de sa vie. Parce que ces deux-là ont été parmi les premiers à reconnaître l’art africain. « À la source de toute poésie, il y a l’émotion », déclarait Paul Claudel ; elle est présente partout dans ce charmant petit musée.
Musée Pierre Salinger, La Bastide rose, le Thor (84), www.pierresalinger.org
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Les élégies de Senghor
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°650 du 1 octobre 2012, avec le titre suivant : Les élégies de Senghor