On aurait pu s’attendre, pour découvrir l’œuvre du plasticien allemand Nils Udo, à se rendre dans un champ, dans une forêt ou dans un parc.
Depuis plus de quarante ans, ce pionnier en Europe de l’art dans la nature réalise des installations en plein air, éphémères et extrêmement poétiques. Mais cette fois, c’est à l’intérieur de salles fermées que nous invite l’artiste, où sont exposées ses photographies et ses peintures. Déjà connues du grand public, les photographies de ses installations, qui lui valurent d’être récompensé par plusieurs grands prix dont le premier prix de la Triennale internationale de la photographie de Fribourg, occupent la majorité de l’exposition.
Plus rares et surprenantes, ses peintures, qui prennent elles aussi la nature pour sujet, semblent très éloignées de son œuvre d’origine. « Cela nous a paru important de montrer à la fois ses photographies et ses peintures car, malgré les apparences, il y a une réelle continuité entre ces deux médiums. Dans ses photographies, Nils Udo célèbre la nature, sa force et sa beauté, alors que sa peinture décrit une nature torturée et violentée. C’est comme s’il nous montrait les deux faces de la médaille », explique Josette Rasle, commissaire de l’exposition. Frôlant l’abstraction, ses peintures paraissent certes moins optimistes, mais bien plus intimes. Elles témoignent de la relation intense que l’artiste noue avec ce médium depuis ses débuts. D’abord peintre, Nils Udo abandonne la technique en 1972 pour travailler dans et avec la nature. Après avoir amorcé un premier retour à la peinture en 1989, il y revient avec force depuis 2004, délaissant même ses installations en plein air. « On sent dans son œuvre peindre une urgence, une force qui le ramènent vers ses premières amours de peintre. C’est comme un besoin vital qui le pousse vers l’intérieur de son atelier. » Une autre façon de cultiver son propre jardin.
Musée de la Poste, 34, bd de Vaugirard, Paris 15e, www.ladressemuseedelaposte.fr, jusqu’au 1er octobre 2011.
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Les deux facettes de Nils Udo
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°637 du 1 juillet 2011, avec le titre suivant : Les deux facettes de Nils Udo