Les Alice de Paul-Armand Gette

La première salle intitulée Calcinations & lettres présente des reliefs de papiers froissés, des empreintes réalisées avec des caractères d’imprimerie. « Rapidement mon amour pour une petite anglaise Alice, héroïne de Lewis Carroll m’a poussé à me tourner vers les lettres. » explique-t-il. Sa « traversée du miroir », le monde inversé décrit par Carroll, le conduit a détourner de leur sens les caractères d’imprimerie utilisés au sein de ses œuvres. En 1968, il prend les plages de la mer du Nord comme terrain d’expérimentation photographique. Un m2 témoin délimite un espace qu’il étudie de façon sérielle. Puis il étend le sujet à la montagne, la prairie et les forêts, l’exotisme et sa banalité. Par un glissement sémantique, l’exotisme devient érotisme, et remplaçant le « x » par le « r » l’artiste étudie bientôt la banalisation de l’érotisme dans la vie quotidienne. Dans les années 70, il remplace Alice, petite-fille virtuelle par des consœurs bien réelles, « les Alice envahirent mon œuvre et pour longtemps » confie-t-il. Il revendique alors la liberté du modèle, invité à évoluer comme bon lui semble devant son objectif. Cette partie, intitulée Les contemplations, laisse percer l’admiration de l’artiste pour son modèle. Mégumi, la Japonaise, Hélène au drapé sec et mouillé, Stéphanie au ventre arrondi sont autant de déesses ou de « météorites qui traversent la triste vie de nos existences ».