PARIS
Quatre artistes français (dont un duo) participent cette année à ce prix qui récompense la novation dans les arts plastiques et visuels.
Paris. Le lauréat du 19e prix Marcel-Duchamp sera annoncé, par le jury de l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (ADIAF), le lundi précédant l’ouverture de la Fiac. Quelques jours auparavant, le 9 octobre, l’exposition consacrée aux artistes nommés aura ouvert ses portes au Centre Pompidou, comme c’est le cas depuis 2016. Selon son commissaire, Nicolas Liucci-Goutnikov, elle « reflète la concomitance de pratiques artistiques largement déconnectées les unes des autres ».
Tu peux prendre ton temps, de l’artiste et cinéaste Éric Baudelaire (né en 1973, à Salt Lake City, aux États-Unis) doit placer au cœur de son dispositif son Film dramatique (2019, 114 minutes), projeté au Festival de Locarno en juillet dernier. Une vingtaine d’élèves d’un collège de banlieue parisienne en sont à la fois le sujet, les acteurs et les auteurs. Abordant aussi bien la question de l’apprentissage que celles liées à la représentation et aux clichés qui la façonnent, l’installation comporte un prélude, mêlant images et voix d’enfants, ainsi qu’un hors-les-murs : Baudelaire placera un drapeau réalisé par l’une des collégiennes au sommet de la tour Pleyel, en écho à l’œuvre de Daniel Buren, Les Couleurs : Sculptures (1975-1977).
Chez Katinka Bock (née en 1976, à Francfort-sur-le-Main), la forme, minimale, résulte d’un processus lié aux qualités des matériaux qu’elle utilise. Son installation Landumland concentre les caractéristiques d’un travail attentif aux lieux comme aux êtres : autour d’une sculpture anthropomorphe sont disposées des plaques de cuivre oxydées in situ, un radiateur emprunté à un résident du quartier et raccordé au bâtiment du musée, des agrumes en voie de putréfaction infléchissant la courbe d’une tige métallique, un récipient en terre cuite s’allégeant au fil de l’évaporation du liquide qu’il contient… Une façon, délicate et précaire, d’occuper l’espace tout en s’inscrivant dans l’histoire de la sculpture.
Marguerite Humeau (née en 1986 à Cholet), qui vit et travaille à Londres, a été formée au design. Sa démarche associe des récits aux accents mythologiques à des sculptures « haute définition » faisant appel à des technologies de pointe. Pour le prix Marcel-Duchamp, elle se fonde sur l’hypothèse de « nouveaux comportements religieux adoptés par certains animaux en réponse aux bouleversements climatiques (sic !) » et imagine une cérémonie réunissant des créatures aquatiques mutantes autour d’un grand disque rempli d’eau, représentant l’astre lunaire.
Enfin avec Ida Tursic et Wilfried Mille (nés en 1974, respectivement à Belgrade et Boulogne-sur-Mer), la peinture fait son grand retour dans la sélection, et, avec elle, une forme de figuration qui recycle indistinctement les images les plus triviales. Before Becoming a Poodle, a Duck, or Something Else est une proposition en six pièces, accrochées ou appuyées au mur, sortes de tableaux-figurants jouant une parodie d’exposition de peinture où la notion de goût est, forcément, mise à mal.
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Le Prix Marcel Duchamp expose la diversité des pratiques contemporaines
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°530 du 4 octobre 2019, avec le titre suivant : Le Prix Marcel Duchamp expose la diversité des pratiques contemporaines