L’Adiaf réunit une cinquantaine d’œuvres de quatorze de ses lauréats à la Centrale
for contemporary art à Bruxelles, derrière le thème élastique du voyage.
BRUXELLES - Bruxelles a le vent en poupe. Elle s’impose désormais comme une place de plus en plus attractive dans le domaine de l’art contemporain, portée notamment par le dynamisme de ses collectionneurs et des galeries qui se multiplient. C’est donc là, à la Centrale for contemporary art de Bruxelles, que l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français) a tout naturellement décidé de célébrer les 15 ans du prix Marcel Duchamp. « Le soutien de l’art émergent par l’Adiaf au-delà du cadre national rejoint les missions que s’est fixées la Centrale de défendre l’art local mais en se tournant vers l’international » souligne Carine Fol, directrice artistique de la Centrale. « Et c’est la première fois qu’on présente le prix Marcel Duchamp à Bruxelles », renchérit Gilles Fuchs, le fondateur de l’Adiaf qui mène une politique active de diffusion à l’international des artistes soutenus par l’association.
Cette exposition-anniversaire permet de jeter un coup de projecteur sur le travail des lauréats qui se sont succédé depuis la création du prix en 2000. Très vite, Alfred Pacquement (ancien directeur du Musée national d’art moderne de Paris) qui a joué un rôle important dans les liens que le Centre Pompidou a établi avec l’Adiaf, s’est imposé comme le commissaire invité. Preuve aussi de la dynamique de plus en plus forte qui existe entre les institutions, les collectionneurs et les galeries.
Panorama de la scène française
« Quand on est venu me chercher, j’ai trouvé que c’était intéressant de présenter des artistes français et de mener une réflexion sur ce que le prix Duchamp a pu apporter à la carrière des artistes », explique le commissaire. Ce dernier s’est laissé inspirer par le poème de Baudelaire pour trouver le titre de l’exposition, « Invitation au voyage ». « J’ai cherché à voir comment tirer un fil entre les artistes. Et il m’est apparu qu’à une époque où l’on parle beaucoup de mondialisation, plusieurs artistes ont travaillé sur l’idée de déplacement, de géographie, de territoire. » Et de poursuivre « Bien sûr, ce fut un challenge d’organiser cette exposition car chaque artiste a sa démarche et propose même parfois des œuvres de nature très différentes, voire antagonistes. J’ai tenté donc de respecter leurs œuvres et de les choisir avec leur accord et leur complicité. »
Beaucoup de pièces proviennent de collections privées (d’origine essentiellement belge et française), le but de l’Adiaf étant de rendre hommage aux artistes, mais aussi aux collectionneurs qui ont soutenu les artistes. Au final, les œuvres des quatorze lauréats exposés donnent le sentiment que le « luxe, calme et volupté » baudelairien a laissé place en ce début de XXIe siècle à un sentiment de fragilité, de crise et à un certain chaos, à l’image de ce globe terrestre de Thomas Hirschhorn supporté par des mains qui sont comme autant d’appels au secours. Ou encore à l’image de cette pancarte vierge tenue par Mircea Cantor faisant du stop au bord d’une route. Physique ou intérieur, le voyage devient comme la métaphore d’un nomadisme contemporain et de notre difficulté à habiter le monde. Un parfum de mélancolie plane sur certaines œuvres comme celles de Dominique Gonzalez-Foerster ou de Cyprien Gaillard.
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Le prix Marcel-Duchamp a 15 ans
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 30 août, Centrale for contemporary art, centre d’art contemporain de la Ville de Bruxelles, Place Sainte Catherine 44, Bruxelles, Belgique, mercredi-dimanche 10h30-18h, entrée 5 €, www.centrale-art.be
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°436 du 22 mai 2015, avec le titre suivant : Le prix Marcel-Duchamp a 15 ans