Décidément, Picasso semble pris dans une séquence où il ne cesse de se renouveler, depuis sa sculpture mise en lumière au musée parisien, jusqu’au Mucem de Marseille qui célèbre son approche des arts populaires.
La rencontre entre Pierre Soulages et le maître espagnol était moins prévisible et se fait surtout plus feutrée que ces grands déploiements. Car le peintre français a lui-même souhaité aborder l’immense corpus de Picasso par l’intime et le quotidien. La plupart des œuvres proviennent d’ailleurs de celles qu’il avait gardées auprès de lui, avec lesquelles il vivait. Si les institutions parisiennes et antiboises ont contribué à cette exposition qui revendique sa modestie, avec quelques chefs-d’œuvre comme Verre et dé (1914), le Portrait de Dora Maar (1937), la Nature morte à la pastèque (1946), nombreuses sont aussi les œuvres à provenir justement de collections privées. L’exposition n’a donc pas retenu de grands récits historiques dans cette approche, mais des natures mortes, des portraits de proches, des « petites » choses qui forment un ensemble ouvert. On ne s’étonnera donc pas que le parcours contextualise avec soin ce Picasso plus intime, avec force photographies des différents ateliers et des nombreux lieux de vie qu’il affectionnait. Picasso dans l’œil de Soulages n’offre pas une démonstration d’historien, mais une lecture subjective d’artiste, l’histoire inédite de ces deux tempéraments, entre représentation de l’identité artistique multiple du premier et portrait en creux du second.
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Le Picasso de Soulages
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : Le Picasso de Soulages