Né à Sao Paulo en 1961, Vik Muniz inaugure à la Collection Lambert en Avignon sa première monographie française sous le titre emprunté à André Malraux « Le Musée imaginaire ».
De son enfance brésilienne, il se souvient des illustrations de piètre qualité des magazines et des livres d’art qui constituent désormais son cabinet de curiosités intérieur. Entrer dans le musée mental de Muniz, c’est redécouvrir l’histoire de l’art réinterprétée avec des matériaux incongrus : les prisons de Piranèse en fils de laine, le pointillisme de Seurat en puzzle, la couleur de Gauguin en pigments purs ou La Joconde en confiture. Et quand ses références se percutent, l’artiste invente le Pop Land Art en traçant des pictogrammes dans le paysage.
Sur les murs de la Collection, ce sont les photos de ces œuvres ainsi réinterprétées qui sont exposées. Ce qui annihile toute matérialité, perspective et échelle : l’œil, réactivé, se prend alors au jeu de la reconnaissance des œuvres. L’exposition s’ouvre et se referme sur des projets collectifs : celui de la décharge de Jardim Gramacho, au Brésil, et ses travailleurs, dont le documentaire Waste Land est projeté dans l’exposition. Et une installation dans l’église des Célestins, où Le Semeur de Van Gogh apparaît dans un assemblage de végétaux séchés.
Dans son musée, Vik Muniz interroge l’image et sa perception. Sans bousculer l’histoire de l’art, l’artiste force l’admiration par son engagement et sa virtuosité technique.
Collection Lambert, hôtel de Caumont, 5, rue Violette, Avignon (84), www.collectionlambert.fr
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Le musée de Muniz
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Le musée de Muniz