L’art contemporain s’invite au sommet de la terre RIO 20

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Le 18 juin 2012 - 526 mots

RIO DE JANEIRO (BRESIL) [18.06.12] – La Conférence des Nations unies sur le développement durable, appelée « sommet RIO 20 » réunit à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin 2012 une centaine de délégations internationales et plus de 10 000 participants. L'occasion d'une vaste réflexion sur la culture et le développement durable, et de croiser plusieurs installations artistiques essaimées dans la \"ville merveilleuse\".

Le sommet Rio 20 permet de mesurer le chemin parcouru par l'idée culturelle au sein du développement durable : les enjeux de diversité culturelle entrent peu à peu dans le triptyque "économique-écologique-social". Ainsi le "Hangar de la citoyenneté", tenu par le collectif Culture durable et la "Coupole des peuples", accueillent des délégations de la société civile. Ces deux immenses ensembles off installés par la ville concentrent les discussions sur la durabilité des industries culturelles et la diversité. On y reprend et développe les thèmes lancés par l'Unesco lors de la convention de 2005 : innovation et culture, préservation des patrimoines immatériels menacés par la mondialisation, bilan des initiatives "villes créatives".

L’art contemporain y semble encore une sphère à part, relativement à l'écart des réflexions formalisées sur le développement durable. On serait tenté de réduire la question à cette équation : DD Rio20 Art = Vik Muniz. En effet, le brésilien comme de nombreux artistes, recycle les déchets et assume une création au service de la sensibilisation aux problèmes écologiques. Au sein de la « Coupole des peuples », Vik Muniz invite les cariocas (les habitants de Rio) à une installation collective : reproduire avec des bouteilles usagées une carte postale géante de la ville - le pain de sucre et la baie, dans ce qui peut apparaître comme une suite plastique du documentaire Lixo extraordinario, qui le rendit mondialement célèbre. Culture durable a par ailleurs commandé à l'artiste une conférence sur "l'écologie mentale", parmi d'autres événements liant arts plastiques et environnement.

Dans un format plus traditionnel, Marcos Lopez présente dans le « Hangar de la citoyenneté » une exposition inédite. L'artiste argentin, récemment exposé à la Maison des Arts de Créteil et à la galerie Mor-Charpentier à Paris, assemble photographies, films et extraits sonores dans une scénographie de sable et de plantes équatoriales. Son propos : faire plonger le visiteur dans l'univers des Yawanawa do Acre, peuple amazonien. L’exposition n'évite pas l'écueil d'un esthétisme trop exotique, mais d'un point de vue strictement visuel, la prise de vue est réussie, la lumière discrète et intelligente. On devine dans ce travail minutieux une immersion de plusieurs mois avec les indigènes. Une vidéo, projetée dans un jeu de lianes et de miroirs sans tain, permet au spectateur de se voir au centre du village, dans une forme de métempsychose inattendue. L'effet est réussi, l'étranger change de camp.

La liste est infinie et les productions sont inégales : festivals éco-conçus en forêt, scénographie géante de Bia Lessa à Copacabana, expositions en matériaux recyclés et installations dédiées aux ONG environnementales. Plus qu'une réflexion sur le marché de l'art - régulation financière, consommation responsable ? - c'est bien la programmation artistique pléthorique proposée à Rio pendant 10 jours qui contribue à associer l'art à la réflexion générale.

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Logo de la conférence RIO 20 - source www.uncsd2012.org 

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