Le monde disert de la peinture

Le peintre y propose une sélection de 50 artistes partageant le même goût de ce médium et un même attachement au réel. Leur inspiration commune ? « Le monde muet qui est le nôtre, pour paraphraser Francis Ponge », et un même « besoin immémorial de représenter l’innommable des apparences par la présence de la peinture », nous dit Thomas Lévy-Lasne. Entre 35 et 45 ans, la plupart de ces peintres ont été formés en écoles d’art à un moment où le milieu demeure encore hostile à la peinture. Tous ont malgré tout su persévérer, confiants dans ce médium, ils se sont affirmés par des parcours forts et singuliers. Tous bien enracinés dans l’histoire d’une tradition qui n’est pas née hier, bien décidés à la connaître pour mieux la réinventer. Et la confronter aux chocs de l’époque, de cet âge du spectacle, du Net et du déferlement des images. Tous ont répondu aux brouhahas de l’époque par l’intemporel de la peinture, dans le silence de l’atelier. Ils y ont répondu par des voies très variées, en termes de styles. Et c’est de cette hétérogénéité des expressions que rend compte l’exposition à Perpignan. Que vous soyez amoureux de réalismes francs ou que vous préfériez tout ce qui frôle avec l’ambiguïté de l’abstraction, que vous aimiez le rêve d’un onirisme qui évade ou la froideur du monde qui se donne sans concession, vous apprécierez la diversité des œuvres présentées, qui témoigne très clairement de « l’extraordinaire vitalité » de la scène française.