Le meilleur de Léger à Rodez

L’idée de cette exposition est de développer un parcours sur les thèmes chers à l’artiste : la ville, le monde du travail et les loisirs, à travers un choix d’œuvres majeures. L’environnement urbain fait incontestablement partie des sujets privilégiés de Léger. Propulsé dans l’agitation parisienne des années 1900, il adopte le rythme trépidant des villes. Il s’éprend de la beauté des paysages urbains et s’attache à en transposer les profondes mutations. Lors de sa première visite de la ville en 1931, il qualifie New York de plus « colossal spectacle du monde ». Tout le fascine : les flèches néogothiques, les gratte-ciel de Manhattan, la trouée lumineuse de Broadway. Il est d’emblée frappé par la géométrie de l’urbanisme et par la puissance de l’architecture verticale qu’il attribue à l’énergie débordante de ce monde neuf et tourné vers l’avenir. Avec La Ville, il compose un tableau uniquement avec des couleurs pures à plat. Il obtient, sans clair-obscur et sans modulation, une profondeur et un dynamisme. Une révolution plastique. Le monde du travail a toujours fasciné Fernand Léger mais le tableau Les Constructeurs ne montre pas seulement des hommes au travail, il participe à l’émergence d’un monde que Léger appelle de ses vœux. Il a été ce peintre qui a su parler la langue de son temps. Après avoir peint des danseuses ou des joueurs de cartes, Fernand Léger fait apparaître d’autres figures, celles issues des congés payés créés par le Front populaire. La France est alors placée sous le signe de « la civilisation des loisirs ». L’œuvre de Léger s’ouvre à ces scènes ensoleillées et aux parties de campagne ; les plongeurs et les cyclistes deviennent des sujets privilégiés, formant les pendants des images du travail que l’artiste continue de peindre, simultanément.