Réunies dans la troisième salle et présentées au public pour la première fois, les vingt-cinq estampes acquises en 2011 par le Cabinet d’arts graphiques du musée constituent le cœur de cette exposition, même si les peintures et les dessins, accrochés dans les autres salles, sont d’un immense intérêt.
Témoignant de la maîtrise de l’artiste et de son processus créatif mené par étapes et à coups de reprises, elles montrent comment Claude Lorrain (1600-1682) porte un regard résolument personnel sur la campagne romaine, innovant dans la manière de la représenter et de rendre l’atmosphère qui la baigne, tantôt lumineuse sous le soleil, tantôt assombrie sous l’orage. Carnet en mains et souvent sur le motif, il se révèle ainsi être un compositeur imaginatif des scènes mythologiques et pastorales qu’il place parmi des ruines antiques idéales. Il fut admiré de son vivant par ses pairs, et de nombreux paysagistes se sont par la suite inspirés de Claude Lorrain, comme Joseph Vernet, Turner, Corot et les peintres de Barbizon.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°724 du 1 juin 2019, avec le titre suivant : Le Lorrain compose avec la nature