Le Liban, pays « au bord du monde »

Dans cet espace consacré à des expositions photographiques, les commissaires Laure d’Hauteville et Clémence Cottard-Hachem présentent « Au bord du monde, vivent nos vertiges ». Cette très belle exposition rassemble les œuvres de 16 photographes et vidéastes libanais, de générations et langages visuels divers.

Pensée comme un voyage, elle se déploie en trois séquences en dialogue avec la collection lapidaire du logis. À la problématique « comment interpréter et penser les mécanismes de représentation dans un contexte d’effondrement ? », les commissaires proposent de répondre en explorant la capacité de résistance des imaginaires.

Réalisées pour la plupart après l’explosion qui a ravagé le port de Beyrouth le 4 août 2020, les œuvres présentées sont toutes ancrées dans un contexte social et politique complexe, qu’elles dressent de manière tantôt franche, tantôt plus poétique. Parmi les très belles découvertes de l’exposition, notons Anatomie des sentiments, un projet réalisé par l’artiste et psychanalyste Joanna Andraos, qui prend la forme de photographies abstraites réalisées à partir de mouchoirs de patients cristallisés avec du sel et d’un journal photographique travaillé par association, comme une séance d’analyse ; ou Stretch of Water, de Laetitia Hakim et Tarek Haddad : une photographie de l’horizon de la mer imprimée sur tissu et étirée au maximum, devenue objet sculptural et accompagnée d’un poème.