Même ces êtres à part, les artistes, se laissent parfois aller. Certes, pendant leurs loisirs, la palette et le pinceau restent souvent présents.
Ainsi, Véronique Serrano, directrice du musée, assistée par Mathias Chivot et Gilles Genty, a eu la bonne idée de réunir des œuvres dans lesquelles les peintres sont tantôt des spectateurs, tantôt des acteurs dans des lieux d’amusement. Choisir comme titre « Bonnard et son époque » reste cependant un peu vague en termes chronologiques. En réalité, il s’agit essentiellement de la Belle Époque. Si l’exposition commence par les plaisirs de plein air, elle ne s’y attarde pas – quelques courses de chevaux tout de même, dont un somptueux triptyque de Pierre Bonnard, Les Courses à Longchamp (1897). Rapidement, le personnage principal (la ville de Paris) se détache. De fait, c’est la Vie parisienne, déjà annoncée par Jacques Offenbach (1866), que l’on fête ici. Salles de spectacles et cabarets, caf’conc’ et bastringues poussent partout et permettent un mélange de différentes classes sociales. Avec des limites, cependant, comme on peut le remarquer dans le dessin préparatoire pour Cirque de Seurat (1890), où les prolétaires sont cantonnés au « poulailler », tout en haut des gradins. Sur le parcours, on croise des artistes connus (de très belles oeuvres de Félix Vallotton et d’Auguste Chabaud) ou d’autres, un peu oubliés (Eugène Delâtre, Henri-Gabriel Ibels). Le plat de résistance est une surprise, une toile impressionnante de Bonnard récemment redécouverte. Le titre résume tout : Le Jardin de Paris, 1896.
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La vie parisienne est une fête
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°767 du 1 septembre 2023, avec le titre suivant : La vie parisienne est une fête