PARIS
Invité par le commissaire Gaël Charbau, Tarik Kiswanson, né en Suède en 1986, investit l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins, architecture cistercienne du XIIIe siècle, en présentant trois sculptures monumentales en métal poli, son matériau fétiche, qui se dressent verticalement et frontalement face aux spectateurs.
Ce jeune plasticien, formé au Central Saint Martins College of Art and Design (Londres) et aux Beaux-Arts de Paris, note : « L’un des aspects qui est devenu central pour moi, ces dernières années, est la manière dont le spectateur peut jouer un rôle actif dans la création de sens de mon travail. » En effet, si le regardeur peut rester à distance des trois monolithes tombant en corolle depuis les voûtes en ogive (la geste sculpturale mariant colonnes élancées du lieu et sculptures minimales contemporaines fonctionne parfaitement), il peut aussi les éprouver physiquement, via son corps en mouvement, en expérimentant une installation in situ provoquant des situations tantôt ludiques, tantôt dérangeantes. Ces pièces ascensionnelles énigmatiques, sortes de vestibules constitués de longues bandes de métal réfléchissantes et vibrantes, peuvent être pénétrées, multipliant ainsi, par un va-et-vient constant entre intérieur et extérieur, jeux de miroirs, visions fragmentaires et mises en abyme propices à la méditation et aux vertiges des sens. Ici, le spectateur est invité par le plasticien, qui revendique une identité hybride – Tarik Kiswanson est un Suédois d’origine palestinienne vivant en France –, à se questionner sur son propre narcissisme et sur sa relation à l’autre. Seul bémol, sur le terrain des vertiges du miroir, nombre d’artistes, et non des moindres (Bell, Graham, Hein, Kapoor, Morris, Pistoletto, Skoda…), sont déjà passés par là.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La sculpture interactive de Kiswanson
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Collège des Bernardins, 20, rue de Poissy, Paris-5e, www.collegedesbernardins.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : La sculpture interactive de Kiswanson