Les chercheurs la connaissent bien, les amateurs moins : l’École des beaux-arts de Paris conserve une importante collection de dessins et de gravures allemands, suisses et hollandais du XVIe siècle issue du don Masson de 1925. Une partie de ce fonds est actuellement présentée dans la galerie d’exposition.
Parmi les artistes, Albrecht Dürer (1471-1528) incarne à Nuremberg la Renaissance du Nord à lui seul. Le contemporain de Raphaël introduit à son retour d’Italie l’étude de l’anatomie (Adam et Ève, vers 1500), les sujets mythologiques et humanistes (Le Bain des hommes, vers 1496). À la tête d’un atelier actif dont fait partie Hans Baldung, ses innovations se diffusent dans les foyers artistiques de l’Europe du Nord présentés tour à tour dans l’exposition. À Augsburg, Hans Burgkmair doit beaucoup aux Chevaliers de l’Apocalypse pour la réalisation de son Cortège de soldats (1532).
L’essor considérable du livre imprimé accélère la circulation des motifs et devient le support de diffusion privilégié des estampes et des idées. Dürer partage celles de la Réforme par la réalisation de séries religieuses à grand succès. En 1590, à Munich, Friedrich Sustris, artiste flamand formé auprès de Vasari, s’inspire encore de son Portement de croix daté d’un siècle plus tôt.
Les dessins d’ateliers et les gravures de maîtres comme le portrait de Maximilien Ier par Dürer et celui de Luther par Cranach sont présentés aux côtés des incunables de la collection. Certains, numérisés, sont à feuilleter en salle sur tables numériques et sur Internet..
École nationale supérieure des beaux-arts, 13, quai Malaquais, Paris-6e, www.ensba.fr
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La Renaissance du Nord autour de Dürer
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : La Renaissance du Nord autour de Dürer