« Making Nature », développée dans l’espace secondaire de cette fondation londonienne dont la collection est dévolue à la médecine, entame un cycle de trois expositions dédiées à notre rapport à la nature.
Dans ce volet initial, c’est la distinction de l’animalité, sa mise au service de l’humain, qui est exemplifiée. Ainsi en va-t-il de la couleur des canaris qui, à l’origine, n’était pas seulement jaune. Une sélection dûment contrôlée en décidera autrement au XIXe siècle. Le parcours en trois copieuses grandes salles rassemble des gravures historiques, des documents vidéo et historiques ainsi que des œuvres contemporaines. Parmi celles-là, le discours d’un perroquet doué d’une intelligence redoutable imaginé par Allora & Calzadilla (The Great Silence, 2014), un diptyque racontant l’histoire d’un rappeur qui vivait avec un tigre du Bengale dans un appartement new-yorkais où l’on constate l’ennui de l’animal (Phillip Warnell, Ming of Harlem, 2014), ou encore les photographies de collections « naturelles » de Richard Ross et les dioramas d’Hiroshi Sugimoto. L’exposition permet de découvrir que notre rapport au naturel est depuis longtemps cultivé, et relativise avec brio la définition même de nature. Pour preuve, l’étonnante collection d’animaux délibérément reprogrammés par l’homme que rassemble le Center for PostNatural History à Pittsburgh. Des histoires à écouter avec des dispositifs ingénieux qui nous transportent entre effroi et émerveillement, dans un monde digne de Mary Shelley. Avec un humour tout britannique et une belle rigueur scientifique, des prêts de somptueux documents historiques, le parcours court et dense augure de prochains volets passionnants sur le minéral et le végétal, à la recherche de cette nouvelle nature qu’on nomme désormais « Anthropocène ».
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La fabrique des animaux
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Wellcome Collection, 183 Euston Road, Londres (Grande-Bretagne), wellcomecollection.org
Légende Photo :
Richard Ross, Taxidermy Budgies, The Natural History Museum.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : La fabrique des animaux