Nouvelles technologies

Paris-8e

La création en série à l’ère numérique

Centre culturel canadien – Jusqu’au 19 avril 2024

Par Stéphanie Lemoine · L'ŒIL

Le 23 janvier 2024 - 312 mots

Technologie -  Scène majeure de l’art numérique grâce au festival Elektra, à Montréal, le Canada a récemment participé à la biennale Nemo, déployée dans toute l’Île-de-France jusqu’au 7 janvier 2024 autour des cultures digitales.

Au Centre culturel canadien, Alain Thibault, compositeur et fondateur d’Elektra, s’associe donc à Catherine Bédard, directrice des expositions, et au critique d’art français Dominique Moulon, pour signer une exposition qui fait la part belle aux artistes nord-­américains – québécois surtout. « En d’infinies variations » est le dernier volet d’une trilogie dédiée aux mutations du travail artistique à l’ère digitale. Après « Decision Making » (2021) sur les processus décisionnels, et « Human Learning » (2022) sur les esthétiques nées de l’apprentissage machine, l’exposition plonge au cœur de l’atelier pour éclairer d’un jour nouveau un topos de l’histoire de l’art : la création en séries. L’inflation exponentielle des images dans nos sociétés et l’essor des algorithmes et des IA génératives encourage, en effet, les artistes à utiliser cette approche emblématique de la modernité. Avec les technologies numériques, la série connaît un tournant : inhérente au fonctionnement des programmes itératifs et génératifs, elle remodèle le rôle de l’artiste, lequel compose avec eux et arbitre, parmi les versions pléthoriques proposées par l’ordinateur, celles qui feront œuvre. « En d’infinies variations » souligne que cette évolution du processus créatif ne se cantonne pas aux productions strictement numériques : l’animation en temps réel de Timothy Thomasson, I’m Feeling Lucky (2023), ou la vidéo Vases communicants (2022) de Nicolas Baier en offrent de parfaits exemples. L’exposition présente aussi des photographies (Chun Hua Catherine Dong, Caroline Monnet…), des peintures (Salomé Chatriot), des sculptures (Nicolas Sassoon, Nicolas Baier) et même des tapisseries (Oli Sorenson). Dans tous les cas, le travail en séries ne vient pas seulement souligner l’apport des technologies dans la genèse des formes et des images. Il montre aussi à quel point elles remodèlent les grands genres picturaux, du portrait au paysage.

« En d’infinies variations »,
Centre culturel canadien, 130 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris-8e.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : La création en série à l’ère numérique

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