Précurseurs - Le Monte Verità – la « montagne de la vérité » – est un lieu mythique sis quelque part dans la région italophone de la Suisse, au Tessin, près d’Ascona.
Une colline densément boisée, réputée depuis des siècles pour ses vertus magnétiques, son bon air et son sanatorium. Elle devient, au tournant du XXe siècle, un point de rendez-vous des avant-gardes : naturistes, végétariens, féministes, utopistes, artistes, penseurs, écrivains et anarchistes de toute l’Europe s’y retrouvent pour créer une colonie unique en son genre. Les résidents, hippies avant l’heure, y expérimentent un mode de vie simple et proche de la nature, loin des carcans bourgeois. Les travaux de 26 artistes contemporains qui ont tissé des liens forts avec le lieu sont exposés, à Locle, au fil d’un parcours touffu où se répondent peintures, photographies, gravures, sculptures, installations vidéo et même œuvres créées à partir de l’intelligence artificielle. Ce foisonnement est structuré autour des thématiques – la nature, la danse, le féminisme – qui ont façonné le rapport des artistes au lieu par le passé, et par la présence tutélaire d’artistes femmes qui ont œuvré au Monte Verità – la peintre russe Marianne von Werefkin, la danseuse et artiste suisse Sophie Taeuber-Arp ou la philosophe d’origine néerlandaise Olga Fröbe-Kapteyn. Si on peine quelque peu à lire un caractère encore utopique et d’aventure collective dans les productions contemporaines, davantage centrées sur l’individu et le magnétisme du lieu, embarquer dans ce joyeux pèlerinage à l’assaut de cette montagne suisse pas comme les autres vaut cependant la peine.
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La colline magnétique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : La colline magnétique