Krupp : la saga d’un empire industriel

Par Jean-Christophe Castelain · L'ŒIL

Le 23 février 2010 - 260 mots

Comme Peugeot à Sochaux ou Michelin à Clermont-Ferrand, le nom de Krupp est étroitement associé à Essen et à la Ruhr.

En 1811, Friedrich Krupp installe une petite forge près d’Essen, mais c’est son fils, Alfred (1812-1887), qui donne à l’entreprise son essor, profitant du développement du rail. C’est aussi lui qui fabrique les premiers canons en acier, un autre débouché important pour Krupp.

55 millions d’euros pour reconstruire le musée
En 1873, le groupe emploie sept mille ouvriers et s’étend sur trois cents hectares. C’est à la même époque que le maître de forges se fait construire un véritable château de 8 100 m2, la villa Hügel, que l’on peut aujourd’hui visiter. Son fils Friedrich (1854-1902) multiplie par dix le nombre d’ouvriers.

Les deux guerres vont propulser l’entreprise au sommet de la hiérarchie, d’autant que l’héritier Alfred Krupp von Bohlen (1907-1967) adhère au parti nazi dès 1931. Arrêté par les Américains en 1945, libéré en 1951, il voit son entreprise démantelée. Pourtant, dès 1953, il est redevenu tout-puissant. À partir des années 1960, la houille et la sidérurgie abordent leur déclin, affaiblissant Krupp jusqu’à sa fusion avec Thyssen en 1999.

Peu avant sa mort, Alfred Krupp lègue toutes ses parts dans l’entreprise à la fondation Alfred Krupp von Bohlen et Halbach, qui utilise les revenus du capital pour des actions de mécénat. C’est elle qui décide en août 2006 de reconstruire le musée Folkwang en allouant un budget record de cinquante-cinq millions d’euros, tout en exigeant d’être le seul partenaire, une façon d’être certain que le projet aboutisse en 2010.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°622 du 1 mars 2010, avec le titre suivant : Krupp : la saga d’un empire industriel

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