Si les échanges entre la peinture et la photographie sont depuis longtemps admis, ceux entre la photographie et la littérature le sont nettement moins.
Une double exposition, présentée en ce moment même par le Jeu de paume au château de Tours, sur les bords de la Loire, veut, semble-t-il, réparer cette injustice. Intitulé « Émile Zola photographe » et « André Kertész, l’intime plaisir de lire », ce duel accrochage met en parallèle l’intérêt que le père des Rougon-Macquart a porté à la photographie [voir son autoportrait ci-dessous] avec celui qu’André Kertész a témoigné au livre tout au long de son œuvre. Car comme Nadar, dont le père était aussi libraire, Kertész a vécu au milieu des livres jusqu’au décès de la tuberculose de son géniteur en 1909. Kertész avait quinze ans. Est-ce le hasard si sa première image, prise en 1912, montre un jeune homme assoupi devant un journal ? En tout cas, le motif du livre et de l’écrit traversera son œuvre des Enfants lisant en 1915 [ci-dessous], à la parution de son livre On Reading (Lectures) en 1971. Quand il portraiture Eisenstein en 1930, c’est devant un livre ouvert, comme il l’avait fait pour lui-même en 1927 [voir ci-contre]. « Après mon baccalauréat en 1912, j’ai acheté un appareil photo. C’était devenu pour moi un petit livre de notes, un livre d’esquisses », écrivait le photographe en 1934.
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Kertész à livre ouvert
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°631 du 1 janvier 2011, avec le titre suivant : Kertész à livre ouvert