Ils sont neuf maîtres potiers pionniers de la céramique bornoise réunis exceptionnellement dans le cadre d’une exposition rassemblant plus de cent cinquante œuvres.
Venus s’installer à la Borne entre 1941 et 1959, ces artistes sont à l’origine d’une véritable révolution dans le domaine de la création céramique alors que les progrès technologiques et les deux guerres avaient entraîné une baisse de la production en Haut Berry. Ils vont mener des recherches dans des domaines variés et inventer de nouvelles formes d’expression qui conduiront la céramique traditionnelle vers la sculpture et l’abstraction. Jacqueline et Jean Lerat s’installent à La Borne en 1941, alors que la poterie utilitaire se meurt dans ce village où travaillent les potiers héritiers d’un savoir-faire inégalable. Ils travailleront auprès de maîtres et prendront le relais en hissant le travail du grès au rang d’art. Ils formeront les nouvelles générations de potiers. André Rozay a créé en 1987 le Musée de la poterie traditionnelle. Par une stylisation affirmée et des formes vigoureuses, il renouvelle les thèmes de l’imagerie et de la poterie bornoise. Vassil Ivanoff fut considéré comme le premier expressionniste de la céramique. Ses sculptures inclassables, résultat d’assemblages de pièces tournées et découpées, témoignent par leur caractère monumental de l’évolution vers une céramique plastique. Elisabeth Joulia s’installe à La Borne en 1949. Fascinée par le grès, elle transforme la matière brute et austère en formes organiques et sensuelles. Monique Lacroix et son mari Yves Mohy travaillent le grès pour en faire des pièces utilitaires, puis ils y ont mêlé d’autres matériaux, bois, fonte, ardoise… Claudine Monchaussé vit et travaille à La Borne depuis 1959 et poursuit une œuvre exigeante faite de pièces petites et puissantes.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : Il était une fois la céramique à la Borne