Enfant rebelle, artiste tour à tour polémiste, provocateur, subversif, Francis Picabia incarne un art libre et anticonformiste en constante révolution. Doué pour le dessin, il étudie à l’École du Louvre et aux Arts décoratifs.
En 1901, lors d’un voyage en Espagne, il peint ses premières Espagnoles, sujet qu’il reprendra toute sa vie. Vers 1902, la découverte de Pissarro et de Sisley l’engage sur la voie de l’impressionnisme, avant de se tourner vers le divisionnisme puis vers le fauvisme. En 1911, il se joint au groupe de Puteaux, c’est le début d’une longue amitié avec Marcel Duchamp. Au Salon de la Section d’or, il plaide en faveur d’un art plus abstrait. Après un premier succès international à l’Armory Show de New York en 1913, il prend une part active dans les mouvements d’avant-garde. De retour à Paris, Picabia peint son chef-d’œuvre au titre étrange : Udnie. À Barcelone, il lance ensuite la revue 391 et rencontre les dadaïstes à Zurich. Entre scandales et provocations, le groupe tapageur – Breton, Tzara, Picabia – se fait le propagateur de Dada à Paris. Mais en 1922, il se sépare d’eux après une violente diatribe. Il déclarera la guerre à Breton et aux surréalistes deux ans plus tard. Alors que Picabia retourne à la figuration, certaines de ses œuvres peuvent être associées aux recherches surréalistes, notamment la série des Monstres, ainsi que Transparences, d’un onirisme superbe, mais déroutant. Durant les années 1930-1940, Picabia peint des nus féminins inspirés des pin-up des revues, portant au plus haut ce que l’on appellera le kitsch pour revenir, à la fin de sa vie, à l’abstraction.
Cette dernière période est particulièrement riche dans la belle exposition que le Musée Pierre-André-Benoit d’Alès consacre à Picabia pour le soixantième anniversaire de sa mort. Hommage légitime, puisque l’imprimeur/illustrateur et le peintre effectuèrent durant trois ans « un compagnonnage dans l’amitié ». Car Picabia n’a jamais cessé d’écrire : des manuscrits dont Chi-lo-sa fut le point de départ de leur collaboration, des poèmes et dessins (Poèmes et dessins de la fille née sans mère, Pensées sans langage, Unique Eunuque), et des recueils : Cinquante-Deux Miroirs et bien d’autres que Pierre-André-Benoit (PAB) éditera.
« Picabia, pionnier de l’art moderne », Musée-bibliothèque Pierre-André-Benoit, jusqu’au 27 octobre 2013, rue de Brouzen, Alès (30), tél. 04 66 86 98 68
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Hommage à Picabia
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : Hommage à Picabia