Hockney - Matisse, tea for two

Intéressé par les procédés de fabrication de l’image, il n’hésite pas à utiliser la technologie, notamment l’iPad. On a comparé sa touche légère et sa palette vive à celle de Van Gogh, Dufy et, bien sûr, Matisse. Dans le cadre de la Biennale des arts de Nice, le Musée Matisse propose un dialogue inédit entre les deux peintres, un face-à-face qui crée des résonances évidentes. L’exposition s’ouvre par une première confrontation puissante entre Plongeoir avec ombre d’Hockney et La Piscine, le chef-d’œuvre en céramique de Matisse. Le parcours se poursuit avec un ensemble inédit de vingt Fresh Flowers réalisées par Hockney en Normandie. Thème de la Biennale des arts cette année, la fleur est au cœur de l’œuvre de Matisse, elle incarne le chromatisme pur, notion que le peintre a explorée depuis le début jusqu’aux gouaches découpées de la dernière période. Ces bouquets exécutés par Hockney avec l’aide d’un iPad font écho à l’immense composition de Matisse, Fleurs et Fruits. Le tête-à-tête continue avec la fenêtre, un thème récurrent dans l’histoire de la peinture et, pour Matisse, métaphore de la peinture elle-même. Elle apparaît dans presque tous les doubles portraits d’Hockney et devient le sujet à part entière d’une série de peintures et de dessins. Aquatinte de 1972, Rue de Seine reprend de façon explicite le thème matissien de la fenêtre, associé à celui du bocal de poissons rouges. Il revient dans Contre-jour In The French Style et Two Vases In The Louvre présentées dans l’exposition. La dernière section du parcours est consacrée à cette évocation commune du jardin luxuriant : dans une palette vive et lumineuse, Hockney peint la nature foisonnante de son atelier, des Cactus Gardens qui répondent aux cactus de l’Arbre de vie de la chapelle de Vence de Matisse.