Gustave Guillaumet, un orientaliste de proximité

Le pays le fascine, il vouera son existence à s’en faire l’interprète. Différent des autres orientalistes qui ont souvent embelli la réalité, Guillaumet, qui éprouve pour les gens et les lieux une véritable empathie, traduit sans autre fantaisie une réalité quotidienne observée de près, s’intégrant aux « populations qui ont l’espace pour patrie », comme il l’écrit dans son livre Tableaux algériens. Avant tout chronologique, le parcours met en relief les paysages algériens, les campements et la vie dans les oasis du Sud, les intérieurs où vivent les femmes dont il a le privilège d’être l’hôte, le désert enfin, dont il tire de sublimes et âpres tableaux (Le Sahara). Depuis plus d’un siècle, aucune présentation au public de l’œuvre de Guillaumet n’avait été faite. Rassemblant près de cent peintures et dessins, cette exposition relate l’itinéraire algérien de l’artiste et souligne l’originalité de son regard, à la fois sociologique et historique. Sa grande toile La Famine en Algérie, restaurée pour l’exposition, témoigne du tragique épisode de 1866. Même s’il garde certains préjugés de son époque, Guillaumet dénonce les erreurs de la colonisation. Cette rétrospective, organisée en partenariat avec le Musée des beaux-arts de Limoges et le musée La Piscine de Roubaix, a reçu le label « Exposition d’intérêt national » accordé par le ministère de la Culture.