Le compositeur fréquentait un large cercle de peintres et sculpteurs, ainsi que les décorateurs de talent qui mettaient ses opéras en valeur.
Saint-Cloud. Fidèle à son programme de mise en valeur des personnalités liées à la ville de Saint-Cloud, le Musée des Avelines présente Charles Gounod (1818-1893) et son entourage, sous le commissariat de Damien Chantrenne et Dominique Lobstein. Une soixantaine d’œuvres et un excellent catalogue retracent les relations du musicien avec les artistes qu’il fréquentait et ceux qu’il a pu inspirer.
Fils d’un peintre mort alors qu’il n’avait pas cinq ans, Gounod a confié, dans ses « Mémoires d’un artiste » publiés en 1895 dans la Revue de Paris, qu’il aurait pu choisir la même carrière si sa mère, pianiste, n’avait fait « pencher la balance du côté de la musique ». Pensionnaire de la villa Médicis, à Rome, en 1840 et 1841, c’est à des peintres qu’il s’est lié et en tout premier lieu au directeur, Ingres. Une lithographie du portrait que celui-ci a dessiné d’Anna, devenue Madame Gounod en 1852, témoigne de l’amitié des deux hommes. À Saint-Cloud, le couple possédait une résidence dans le parc du père d’Anna, le musicien Joseph Zimmerman peint par Jean-Antoine Gros. Des portraits de Gounod par Ary Scheffer et Carolus-Duran et un buste sculpté par Jean-Baptiste Carpeaux documentent quelques-unes de ses amitiés artistiques.
La suite de l’exposition s’intéresse à quatre opéras : Sapho (1851), Faust (1859), Mireille (1864) et Roméo et Juliette (1867). On y voit l’importance du thème de Sapho dès avant la création de l’œuvre de Gounod. À la fin des années 1870, Gustave Moreau a dessiné les costumes d’une mise en scène de celle-ci qui n’a pu aboutir. Gounod, qui comparait son travail pour le théâtre lyrique à celui d’un portraitiste, accordait peu d’importance aux décorateurs. Pourtant, on ne peut qu’admirer les décors pour Faust que l’on connaît par Rencontre de Faust et de Marguerite de James Tissot (1860), l’extraordinaire Chevauchée de Faust et Méphistophélès (vers 1866), décor de Joseph Thierry, Barque sous l’arche d’un pont (1857-1864), esquisse du rideau de scène pour Mireille de Philippe Chaperon, et Roméo et Juliette : esquisse de décor pour l’acte V (1872) du même artiste.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Gounod, une vie parmi les artistes
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°626 du 2 février 2024, avec le titre suivant : Gounod, une vie parmi les artistes