L’effervescence des théâtres romantiques

Ce qui donne lieu à d’extravagantes appellations : Cirque-Olympique, Jeux gymniques et Gymnase dramatique, où des représentations à l’évidence théâtrales sont données sous couvert de cirque. Le public est avide de spectacles, avide de nouveaux genres et l’époque romantique, des années 1820 aux années 1870, est particulièrement riche en nouveautés. Elle est marquée par la célèbre bataille d’Hernani, pièce de Victor Hugo, tandis qu’à l’Opéra résonne le triomphe de Robert le Diable : le genre mineur s’impose dans le répertoire. Quel drame… pour les classiques !

Le Musée de la vie romantique évoque cette folle époque des théâtres parisiens… sans folie. Dans le charmant enclos Chaptal, l’exposition présente les collections théâtrales du Musée Carnavalet : portraits de comédiens, esquisses de décors et accessoires de scène – le glaive de l’acteur Talma, la couronne aux camées de Marie Dorval dans Phèdre… La petite salle consacrée aux projets de décors de Philippe Chaperon est la plus passionnante. Celui-ci travailla dans l’atelier de Cicéri, le maître incontesté du décor romantique. Il œuvra pour nombre de théâtres et pour la plupart des genres, de l’opéra Faust de Charles Gounod au drame Michel Strogoff de Jules Verne.
À l’étage, trois maquettes et le tableau Les Théâtres du boulevard du Temple de Martial-Potémont restituent quelque peu l’atmosphère de cette époque exaltante.