Il est des lieux dont on a envie de dire qu’ils attendent que Georges Rousse s’empare d’eux. Construit sous François Ier, aux temps glorieux de la Renaissance, le château de Chambord en est l’un des plus beaux fleurons.
Contemporain donc des principes de perspective et d’anamorphose. Or, c’est justement la façon dont l’artiste appréhende l’un et l’autre qui gouverne tout son travail. Depuis trente ans qu’il fait plusieurs fois le tour du monde, Rousse intervient dans des espaces qu’il subvertit en y créant une forme inattendue, temporaire, à voir d’un seul point de vue, qu’il fige à jamais à la surface de ses photographies.
À Chambord, l’artiste est intervenu en trois endroits distincts : les combles et le rez-de-terrasse de la tour Dieudonné et la tour Henri IV, déclinant ici et là des versions différentes de la même installation. Pour Rousse, l’enjeu consiste surtout à trouver des réponses adéquates aux contraintes du lieu, compte tenu tant de sa nature que de sa matérialité. Le château de Chambord est un monument classé, il est fait de pierre, de tufeau, de cheminées et de charpentes avec lesquels il lui a fallu composer. Les images qu’il y a conçues font écho en termes de jeux visuels au labyrinthe architectural de la bâtisse. Si la forme récurrente du cercle les distingue, les structures qui la déterminent, qu’elles soient faites de treillis, fragmentées, voire peintes, opèrent comme des pièces autonomes qui invitent le regard à scruter encore et toujours mieux le lieu. Hommage en quelque sorte aux bâtisseurs du passé.
Domaine national de Chambord, Chambord (41), www.chambord.org
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Georges Rousse : la voie royale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Georges Rousse : la voie royale