PARIS
Exposé dans l’une des vitrines du parcours, le numéro de L’Œil de janvier-février 1985 proposait un dossier sur l’exposition d’Antoine Bourdelle au Japon.
Après sa mort en 1929, l’œuvre du sculpteur de Montparnasse a continué à être largement exposée et à voyager, en témoignent les nombreuses affiches en allemand, en russe et en japonais. Cette intense reconnaissance de Bourdelle en France et à l’étranger des années après sa disparition est due à l’enthousiasme et au travail sans relâche de sa fille adorée, Rhodia, à laquelle le musée, qu’elle a contribué à faire vivre, rend hommage. Un fil rouge guide le visiteur à travers la collection permanente et aborde, à l’occasion d’une œuvre ou d’une salle, un aspect de la vie de Rhodia et de l’histoire de la création de ce lieu. « C’était le bon moment pour parler de Rhodia, décédée en 2002. Nous avons assez de recul pour aborder objectivement cette histoire et, en même temps, certaines personnes qui l’ont connue sont encore en poste au musée », confie la conservatrice, Amélie Simier.
Rhodia et sa mère, Cléopâtre Sévastos, ont construit la mythologie Bourdelle, veillant au grain, et jusqu’au discours des conférenciers, comme le racontent encore certains. Après la création du musée, elles organisent le prix Bourdelle dès 1952 à destination des jeunes artistes. Giacometti, Zadkine et Moore posent sur les photographies en noir et blanc. Dans l’atelier, les documents évoquent l’hommage rendu à l’artiste lors de son décès. Dans le grand hall, se dessine un portrait de Michel Dufet, directeur artistique et époux de Rhodia. Le mariage est organisé dans le jardin du musée, en 1947. Elle a 26 ans, lui 60. Il élabore les affiches des expositions, forgeant dès cette période une identité propre au lieu. À la fin du parcours, les archives se font plus intimes. Bourdelle vouait un culte à sa fille, la dessinant sans cesse. Il lui prédisait une carrière de peintre. Ses dessins d’enfants ont été minutieusement préservés, et les albums photo rendent sensible la présence obsédante de la fille auprès du père. Elle, « la gardienne du temple », n’a jamais quitté les lieux.
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Fille à papa
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Bourdelle, 18, rue Antoine-Bourdelle, Paris-15e, www.bourdelle.paris.fr
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Anonyme, Antoine Bourdelle et sa fille Rhodia © Photo : Musée Bourdelle
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°687 du 1 février 2016, avec le titre suivant : Fille à papa