DIJON
Provenance - D’où viennent les pièces d’art asiatique de nos musées ? C’est à cette épineuse question qu’a voulu répondre l’Institut national d’histoire de l’art (Inha) en menant entre 2018 et 2023 un programme de recherche ambitieux autour des provenances des collections françaises.
Le résultat de son enquête ? Une base de données, mais également une exposition reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture. Au Musée des beaux-arts de Dijon, elle raconte deux siècles d’engouement pour les arts de Chine, du Japon, de Corée ou du Cambodge, en mettant à l’honneur le fonds asiatique du musée, enrichi de prêts prestigieux du Musée Guimet, du Louvre ou de musées de régions. Élégante et didactique, cette exposition captivante nous emmène sur les traces des marchands merciers, des collecteurs et collectionneurs qui ont rapporté d’Asie les objets dont ils ont fait don à des musées, et que nous admirons au long du parcours : laques, porcelaines, ivoires, bronzes, estampes, peintures sur soie, masques de théâtre, ou encore le superbe paravent de Coromandel, chef-d’œuvre provenant du « cabinet chinois » d’un amateur éclairé, le parlementaire dijonnais Jehannin de Chamblanc, qui a pu bénéficier d’une restauration d’envergure. Quelque 300 œuvres déroulent ainsi l’histoire de l’engouement occidental pour l’Asie, des collections royales de Louis XV ou de Marie-Antoinette à la vogue du japonisme au XIXe siècle et aux collectes à visée scientifique et commerciale qui se mettent dès lors en place. Sans oublier le sac du palais d’Été par les soldats britanniques et français en 1860 et l’essor des ventes d’art asiatique à l’hôtel Drouot qui s’ensuit. S’inscrivant dans cette histoire complexe, entre fascination et prédation, on découvre les histoires singulières d’une douzaine de collectionneurs – celles du couple d’artistes lyonnais Anthelme et Edma Trimolet, qui créèrent dans leur demeure, au milieu du XIXe siècle, une pièce « servant de musée chinois », de l’administrateur colonial Adhémard Leclère au Cambodge ou encore du jeune ethnologue André Leroi-Gourhan, qui s’établit à Kyoto dans les années 1930 et porta un vif intérêt aux fêtes populaires et à leurs costumes…
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Enquête sur les collections asiatiques
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°770 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Enquête sur les collections asiatiques