Neil Selkirk a connu Diane Arbus dans le cadre d’une master class qu’elle donnait. Après le suicide de la photographe en 1971, il a proposé ses services à sa fille Doon pour tirer les photographies de la rétrospective que le MoMA lui organisait à New York, un an et demi après sa disparition.
Il est demeuré depuis la seule personne autorisée à tirer ses négatifs. Ce qu’il a fait pendant plus de trente ans en se réservant des tirages. En 2011, LUMA en a acquis 454 d’entre eux. Leur exposition, organisée aujourd’hui dans le cadre du centième anniversaire de la naissance de la photographe américaine, fait événement pour une triple raison. Aucune rétrospective n’a contenu jusqu’ici autant d’épreuves et ne s’est organisée en dehors de l’Arbus Estate, qui administre la succession de la photographe et toutes les expositions Diane Arbus et éditions de livres photos. La période couverte, de ses débuts en 1945 à 1971, contient d’autre part plus d’un tiers d’inédits. Enfin, la scénographie conçue comme une installation immersive par le commissaire de l’exposition Matthieu Humery offre sur 900 m2 un maillage impressionnant de grilles métalliques noires, supportant chacune, recto verso, de trois à quatre photos issues de périodes, thématiques et séries différentes, formant ainsi un entrelacs de portraits en noir et blanc où se côtoient enfants, célébrités, couples, nudistes, travestis, forains ou déficients mentaux. Autant de visages, d’expressions, d’attitudes enregistrés que l’on appréhende directement, sans trajectoire imposée, où se perçoivent les obsessions et les quêtes de Diane Arbus, en particulier celle de la vie intérieure unique de chacun.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Diane Arbus comme on ne l’a jamais vue
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Diane Arbus comme on ne l’a jamais vue