Delvaux, sous d’autres facettes

Bien sûr, Delvaux est aussi ce peintre délicat et minutieux, prisant les mises en scène figées et théâtrales, avec une attention particulière à peindre d’infinis détails. Mais cette exposition, réalisée avec le Musée d’Ixelles à Bruxelles, fait découvrir d’autres facettes de l’artiste. La première salle présente de grands paysages peints « sur le motif » dans les années 1920. Le jeune Delvaux tente des expériences diverses, passant du luminisme (La Source de l’empereur, 1921) à des représentations de sites industriels (Le Port de Bruxelles, 1922). Dés 1921, l’artiste aborde un thème qui ne le lâchera plus : les trains et les gares. Il arpente la gare du Luxembourg, y réalisant de nombreuses esquisses vivement jetées sur le papier. Au premier étage, de nombreux dessins apportent également un regard renouvelé sur une œuvre d’une réelle diversité. Des couples féminins aux humeurs variées, allant d’une langoureuse proximité (Les Amies, 1930 et 1940, ou Deux Lesbiennes, 1962) à des relations explicitement tendues (La Dispute, 1930 et 1933) s’imposent en toute fragile intensité. Une large place est également réservée aux dessins et peintures de squelettes, alertes, souvent rigolos (Le Duel des squelettes, 1934). « J’ai seulement essayé de peindre des squelettes et, si j’ose le dire, vivants. » Un catalogue épatant accompagne l’exposition.