La dernière décennie a vu se succéder à un rythme soutenu les expositions consacrées à Edgar Degas (1834-1917), abordant tour à tour son talent de sculpteur, son travail frénétique sur la danse, son obsession du nu ou encore son œuvre tardif.
On peut donc légitimement s’interroger sur la pertinence d’un énième rendez-vous. Reste-t-il des choses inédites à dire, et surtout à montrer, sur Degas ? Nos voisins d’Outre-Rhin répondent par l’affirmative en étudiant un aspect entraperçu de sa carrière mais jamais traité de manière spécifique : l’influence de l’art ancien sur sa peinture. « Ne voir en Degas qu’un artiste d’avant-garde est une vision réductrice », avance Alexander Eiling, commissaire de cette manifestation stimulante. « S’il est un acteur charnière de la modernité, il ne fait pas table rase du passé, mais tente au contraire de s’approprier l’héritage de ses aînés. » L’accrochage nous donne ainsi à voir un artiste oscillant continuellement entre tradition et modernité, copiant tout au long de sa vie les maîtres afin d’insuffler la puissance du classicisme aux thèmes de la vie moderne. On apprend notamment que ses portraits citent souvent des modèles classiques, tel l’ovale exagéré du visage de Thérèse de Gas qui n’est autre qu’un hommage à une madone du Pérugin. Même ses nus, corpus considéré comme le plus novateur de sa production, témoignent de sa révérence envers le passé. À l’instar de l’étude des fresques de Michel-Ange qui affiche de troublantes similitudes avec ses personnages saisis de dos.
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Degas et les maîtres
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : Degas et les maîtres