Dessins - Pour ses contemporains du XVIIe siècle romain, Claude Gelée, dit le Lorrain, était un peintre.
Mais dans le secret de son atelier, le maître du paysage était aussi un dessinateur. Seules quelques feuilles en sont sorties de son vivant, offertes en gage d’amitié à de rares élus. Si les dessins de Claude Lorrain n’étaient pas destinés au marché, ils n’étaient pas pour autant des travaux préparatoires pour son œuvre peinte. Consignés dans des carnets thématiques à la fin de sa vie, les esquisses sont pour le Lorrain un laboratoire, dans lequel il expérimente ses compositions, répète une forme pour pouvoir l’intégrer à son vocabulaire plastique, tout en faisant preuve d’un souci de finition : il prend soin d’achever ces dessins, dans les détails, bien qu’il en soit le seul spectateur. Le cabinet des dessins du Musée Condé dévoile ce laboratoire intérieur, à partir des douze dessins rassemblés par le duc d’Aumale dans les collections cantiliennes, augmentés de nombreux prêts venus du Petit Palais, du Louvre, ou de la fondation Custodia. Ce que les Anglais – collectionneurs avides de celui qu’ils appellent « Claude » – ont bien voulu laisser en France permet de saisir cette fabrique du paysage, des premiers dessins où le Lorrain règle les reflets de la lumière sur les feuilles d’arbres, aux compositions ambitieuses comme Port de mer au soleil couchant, devant laquelle l’admiration de William Turner pour son illustre prédécesseur apparaît avec évidence.
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Dans l’atelier du Lorrain
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Dans l’atelier du Lorrain