Cet été, après une exposition sur l’œuvre confidentielle de la sculptrice Lucie Bouniol, le Musée Goya de Castres joue la carte de la célébrité en invitant Salvador Dalí sur ses cimaises.
De quoi s’offrir un regain de fréquentation tout en explorant une composante plus discrète de la production dalienne : son lien avec la littérature et le livre. Quatre-vingt-quatorze estampes et dix ouvrages ont été réunis pour l’occasion – avec l’aide de l’éditrice d’art Michèle Broutta, qui collabora avec le peintre catalan de 1957 à 1977. Le Dalí illustrateur se révèle un brin plus sobre qu’à l’accoutumée : lecteur assidu – il possède une bibliothèque de 4 000 titres –, rompu aux savoir-faire traditionnels de la gravure même s’il s’en écarte ensuite pour satisfaire son désir insatiable d’extravagances. Ainsi, pour réaliser les illustrations de Don Quichotte en 1956, Dalí invente le bouletisme, une technique consistant à tirer à l’arquebuse des balles de plomb remplies d’encre lithographique. Le héros de Cervantes en perd la tête au passage, décapité par une explosion de couleur noire. Antérieures d’une vingtaine d’années, les estampes des Chants de Maldoror du comte de Lautréamont (publiés par Skira en 1934) expriment par un trait délicat la puissance hallucinatoire de la période surréaliste. Neuf d’entre d’elles sont visibles à Castres, aux côtés d’un ensemble important de la Divine Comédie de Dante (où le motif du rhinocéros fait sa première apparition) et de deux exemplaires du Manifeste mystique, écrit et illustré par Dalí en 1951.
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Dalí et le livre
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Goya, Hôtel de ville, rue de l’Hôtel-de-Ville, Castres (81), www.musees-midi-pyrenees.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : DalÁ et le livre