BARCELONE (ESPAGNE) [28.06.17] - L'Espagnole de 62 ans qui veut être reconnue comme la fille du célébrissime peintre surréaliste Salvador Dalí a assuré mardi à l'AFP ne pas agir pour l'argent, mais pour savoir qui elle est "réellement".
Vingt-huit ans après la mort de l'artiste, une juge de Madrid a ordonné le 20 juin l'exhumation du cadavre de Dali afin de déterminer, par des tests ADN, s'il est le père biologique de Pilar Abel Martínez, habitante de Gérone (Catalogne, nord-est de l'Espagne).
La Fondation Salvator Dali, qui gère le patrimoine du peintre, a annoncé qu'elle allait déposer un recours contre l'ordre d'exhumation. Sûre que son ADN coïncidera avec celui du défunt génie surréaliste, Pilar Abel a déclaré au correspondant de l'AFP à Barcelone: "Ce serait un soulagement inimaginable, je saurais enfin qui je suis réellement et serais reconnue". "Je ne veux pas son patrimoine - s'il arrive, tant mieux, mais c'est la dernière chose que je veuille - je veux d'abord mon identité", a-t-elle ajouté.
Cette Catalane de 62 ans - longtemps cartomancienne - cherche depuis plus d'une décennie à prouver qu'elle est la fille du Dali, décédé en 1989. Selon elle, Dali a eu une liaison avec sa mère quand elle travaillait comme employée de maison chez des amis du peintre, à Cadaqués, où il résidait souvent. Mais sa mère avait fini par épouser un autre homme avant sa naissance: "à sept-huit ans, ma grand-mère m'a dit : je sais que tu n'es pas la fille de mon fils, que ton père est un grand peintre, mais je n'en t'aime pas moins pour autant. Et elle m'a dit le nom: Dali".
Elle assure pourtant n'avoir posé la question à sa mère qu'en 2007: "Je lui ai demandé : tu as été avec Dali, mon père est Dali ? Et elle m'a répondu : Oui, alors qu'il était laid comme homme, même s'il avait du charme". Sa mère ne lui aurait "presque rien" raconté de cette relation. " Mais elle m'encourage à faire ce que je fais", assure-t-elle, alors qu'il y a plusieurs années, elle avait déclaré que sa mère était atteinte de démence sénile. Née dans la même ville de Figueras que Dali, elle assure l'avoir souvent croisé sur la Rambla de la ville: "nous ne nous disions rien, c'était seulement des échanges de regard. Mais un regard vaut mieux que mille paroles", conclut-elle.
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L'Espagnole qui dit être la fille de Dalí : "Je ne veux pas son patrimoine"
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Abonnez-vous dès 1 €Pilar Abel MartÁnez, le 26 juin 2017 © photo Lluis Gene / AFP