Un dernier Dalí­ ?

Elles ont été acquises en une quarantaine d’années grâce aux soins assidus de Renilde Hammacher, initiatrice de la collection. Au total, vingt-cinq sculptures et tableaux signés par Ernst, Picabia, Chirico, Man Ray ou encore Tanguy côtoient Le Visage de la guerre, Impressions d’Afrique, la Table solaire et Le Grand Paranoïaque du « Divin ».

Pour introduire et « théâtraliser » l’ensemble, inscrits comme sur un fronton en face du monumental Paysage avec jeune fille sautant à la corde, trois mots écrits par le maître catalan en 1940 : fantaisie, fantastique et rêve. Ils donnent le sens de cet hommage envers un artiste auquel les amateurs hollandais sont attachés depuis longtemps. Dalí vint en effet présenter ici sa première rétrospective en novembre 1970. Il fut accueilli en héros, visita le musée, s’attardant même devant quelques tableaux anciens. Au-dehors, la foule formant d’interminables files d’attente venait déjà pour rêver. Pour cette occasion, trois œuvres de l’artiste voyageant rarement provenant du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia sont présentées à titre exceptionnel : Personnage à une fenêtre, Portrait de Joella et Mélancolie atomique. En ravivant la mémoire et en élargissant la connaissance d’un public acquis, à tout le moins sensible, nul doute qu’elles ne nourrissent une fois encore ses rêves.