Pascal Convert agit sur des éléments relevant de la sphère intime et autobiographique (son appartement, son propre corps, son sommeil). Il en tire des « images » qu’on dirait écartelées entre leur origine marquée d’affects et le traitement qu’il leur impose, souvent à l’aide des technologies modernes les plus sophistiquées.
La beauté de ses œuvres, leur puissance d’étrangeté, tient autant à la tension de cet écart qu’à leur perfection formelle. Le matériau d’origine de ses Native drawings sont des dessins réalisés par deux enfants en bas âge. Ces dessins apparaissent à l’artiste comme la transcription colorée, la scansion graphique des récits que les enfants ne cessent d’énoncer tout en dessinant. Pour retrouver la « profondeur » initiale de ces productions enfantines, leur épaisseur temporelle (temps de la parole et des récits cristallisés dans les signes), il les a transposés en trois dimensions, par traitement infographique, ce qui permet de rentrer à l’intérieur du dessin et de s’y déplacer. Pour chaque dessin, il a choisi quatre points de vues et ces configurations sont agrandies à l’échelle des murs sur lesquels elles sont reportées en peinture. Les changements de perspective se révèlent d’un mur à l’autre et c’est en se déplaçant que le spectateur peut alors saisir, non l’illusion de la troisième dimension, mais l’idée jubilatoire d’une infinie mobilité, d’un déploiement sans entrave ni limite.
AMIENS, FRAC Picardie, jusqu’au 2 septembre.
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Convert autobiographique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Convert autobiographique