C’est un service du ministère de la Culture, à compétence nationale. L’une de ses missions est de collecter et valoriser le patrimoine photographique de l’État, riche de plus de 25 millions de négatifs et de tirages, ce qui en fait la plus importante collection photographique d’Europe. Les plus grands noms de la photographie ancienne et moderne (Nadar, Atget, Kertész, Ronis…) y sont représentés.
Les négatifs et une partie des tirages originaux de l’écrivain étaient restés la propriété de ses descendants. Nous connaissions leur existence, mais ce fonds était en sommeil. Lorsqu’il a été mis en vente en 2017, la Médiathèque du patrimoine et de la photographie a acheté l’ensemble des 2 000 négatifs, d’un intérêt exceptionnel, tandis que les tirages et les albums ont été acquis par la Bibliothèque nationale de France, le Musée d’Orsay, des galeries et des particuliers. Environ un quart des négatifs étaient dégradés, ils présentaient des décollements de gélatine ou des cassures. Nous avons pu les faire restaurer par la pose de plaques de renfort, sans ajout de matière dans les lacunes.
Toutes les photographies ont été numérisées, si bien qu’on peut en feuilleter l’ensemble sur notre base « Mémoire » (1). L’étude et la valorisation de ce fonds ont abouti à la publication en 2023 d’un livre de synthèse, réalisé en collaboration entre la Médiathèque et les meilleurs spécialistes de l’écrivain : Émile Zola et la photographie, une page d’amour (éd. Hermann). Il met en évidence que Zola est bien plus qu’un photographe amateur. Son œil est celui d’un artiste. Ses cadrages ingénieux, ses points de vue originaux, ses rimes plastiques en témoignent. L’exposition « Zola photographe » à Versailles, qui présente des tirages modernes obtenus à partir des négatifs que nous conservons et quelques tirages originaux, constitue pour nous un point d’orgue.
On a souvent une image figée de Zola, écrivain, journaliste, défenseur de Dreyfus et dénonciateur de la misère. On imagine le « Zola public », grave et combatif. À travers son œuvre photographique, c’est le « Zola intime » qui se révèle, loin des conflits du monde ouvrier, un homme tendre, affectueux, émerveillé par des visages, des paysages, un promeneur charmé par les rues de Londres, les villages anglais, et fasciné par l’Exposition universelle de 1900. (1) pop.culture.gouv.fr/advanced-search/list/memoire
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Bruno Martin : « Zola est bien plus qu’un photographe amateur »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°783 du 1 mars 2025, avec le titre suivant : Bruno Martin : « Zola est bien plus qu’un photographe amateur »