Cette exposition est une célébration, celle de la rencontre fructueuse entre deux artistes qui, bien que d’âge et d’horizons différents, se ressemblent étrangement : d’un côté, une géante de l’art, Louise Bourgeois, décédée à l’âge de 99 ans en 2010, dont l’œuvre protéiforme allie sensibilité et forte charge de violence émotionnelle.
De l’autre, Jenny Holzer, artiste conceptuelle américaine, féministe engagée : c’est à elle, cadette de quarante ans de Louise Bourgeois dont elle a fait la connaissance durant la décennie 1980, que le Kunstmuseum de Bâle a confié le commissariat de cette présentation renouvelée du travail de Bourgeois, et le résultat est passionnant. L’intérêt et l’admiration que Holzer porte au travail de Bourgeois se lit dans chacune des salles de l’exposition qui, à la manière des chapitres d’un livre, mais sans attention aucune à la chronologie, racontent son œuvre par le biais de diverses thématiques. Sur les cimaises blanches du musée, l’accrochage osé des cadres placés presque bord à bord et en hauteur des dessins et gravures, esquisses ou archives de lettres et journaux intimes de Bourgeois, dialogue tout en finesse avec quelques-unes de ses sculptures ou installations. Au cœur de la complicité qui lie les deux artistes, les mots, l’écriture – intime ou publique, destinée à être lue. L’exposition de Louise Bourgeois déborde encore le cadre, puisque c’est aussi dans les salles de la collection permanente qu’on peut retrouver quelques-unes de ses œuvres tridimensionnelles exposées. Et c’est hors du musée, par le truchement d’une projection sur la façade du musée ou dans la ville de Bâle que la création de Jenny Holzer, elle, se prête à la découverte.
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Bourgeois et Holzer en symbiose
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Bourgeois et Holzer en symbiose