À l’occasion de la publication du catalogue raisonné de l’œuvre de Roger Bissière, le Musée de Grenoble présente 30 de ses toiles d’après 1945, 30 « aventures » vécues dans la vie autant que sur la toile par cet artiste singulier, peignant par fatalité et sans rechercher le chef-d’œuvre, conscient que la conception surpasse toujours la réalisation. « Ma peinture est un journal de ma vie. J’absorbe ce qui m’entoure et je le restitue comme je peux. » Tel est le fil qui relie entre elles les œuvres de Roger Bissière, depuis les toiles d’un cubisme assoupli des années 30, les tapisseries des années 40 et leur recherche de spontanéité et de simplicité, jusqu’à la non-figuration élaborée après 1945 et qui lui vaudra une seconde carrière aux côtés de la génération des abstraits lyriques. À l’origine de ces œuvres, une sensation de couleur, une émotion qui constituent dans l’espace de la toile les seules traces du monde sensible et dont il recrée les causes par des assemblages colorés. Les couleurs et les formes s’entraînent les unes les autres en dehors de tout système et créent un espace ambigu. La grille, structure récurrente plus ou moins affirmée, souligne le plan de la toile tandis que les ressources de la vibration colorée en assurent la respiration. Alors l’expérimentation formelle rejoint l’invention primitive et spontanée dans une vision du monde ancrée dans l’évidence sensible.
GRENOBLE, Musée de Grenoble, 10 décembre-5 février.
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Bissière, peindre aux couleurs de la vie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Bissière, peindre aux couleurs de la vie