C’est avec l’envie de prolonger la visite que l’on termine le parcours convaincant de la monographie que le Centre Pompidou consacre enfin à Bertrand Lavier (« Bertrand Lavier, depuis 1969 », jusqu’au 7 janvier 2013).
Si l’on aimerait que le dialogue se poursuive, ce n’est pas tant qu’il manque des volets à cette présentation synthétique – quoique, une belle salle sur les répétitions et la propension de Lavier à se recycler avec brio aurait été parfaite –, mais bien à cause de l’excellence de l’œuvre. Non chronologique mais thématique (cinq approches ont été choisies par Michel Gauthier, le commissaire), accroché avec une élégance racée (avec un petit bémol, si l’on veut être tatillon, pour la salle « Nouvelles impressions d’Afrique »), le parcours joue d’une retenue bien sentie. Les gestes posés par Lavier – recouvrement par la fameuse touche Van Gogh, greffes, interprétation et transposition, ready-made et emprunt, décadrage des pratiques – sont ainsi magnifiés dans cette décomposition parcimonieuse. Juste deux images de statues du Musée Grévin photographiées par le Studio Harcourt, une seule comparaison entre deux teintes de peinture Mandarine (1974), la fameuse Giulietta, un unique néon « à la Stella », « Bertrand Lavier, depuis 1969 » se raconte en une cinquantaine d’œuvres seulement. C’est une épopée posée, savante tout en étant jouissive, mais frustrante, car on aimerait plus encore de cette intelligence artistique qui sait se faire radicale sans être pompeuse, conceptuelle tout en étant drôle. On ne boude pas son plaisir.
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Bertrand Lavier : encore !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : Bertrand Lavier : encore !