L’un est peintre, l’autre vidéaste. Celui-ci est d’origine irlandaise, celui-là est américain, originaire de l’Indiana.
Le premier, mort à 83 ans en 1992, est de trente-deux ans l’aîné du second. Côté génération, pratique et style, si rien ne les a jamais rassemblés, ils n’en partagent pas moins toutes sortes de préoccupations comme l’atteste l’exposition montpelliéraine que le Musée national d’art moderne a organisée au Musée Fabre à l’occasion des 40 ans du Centre Pompidou. Intitulée « Francis Bacon/Bruce Nauman, Face à face », elle est surtout le prétexte à orchestrer un véritable corps-à-corps entre eux, tant cette mesure constitue le vecteur fondamental de leur démarche respective. Chez Bacon, le corps est la figure récurrente sur laquelle il s’appuie pour brosser avec une énergie expressive tout un ensemble de peintures qui interrogent la condition humaine, son existentialité et son rapport au monde en plaçant cette figure au cœur de dispositifs souvent contraignants. Le peintre la représente volontiers, toute chair remuée, comme si elle était en situation performative dans l’arrêt suspendu d’une action saisie pour sa force symbolique. Chez Nauman, le corps – le sien ou celui de l’autre – est l’objet de mises en jeu qui procèdent tantôt d’une réflexion sur son rapport à l’espace et au temps, tantôt de la prise de conscience de sa nature incarnée. Vidéos, projections et installations constituent un corpus d’œuvres dont la figure humaine est le pilier central, tour à tour solitaire, angoissée, voire hurlante. À l’instar de celle de Bacon.
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Bacon et Nauman, corps-à-corps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Bacon et Nauman, corps-à-corps