« Un événement capital qui donne au Nouveau Réalisme sa totale dimension architectonique ». C’est par ces mots définitifs que Pierre Restany salue le 23 octobre 1960 l’exposition du « Plein » présentée par Arman chez Iris Clert et qui ouvre quatre jours avant la signature du fameux manifeste. L’événement joue un rôle déterminant sur la décision du critique à fédérer le mouvement et la responsabilité du sculpteur s’en trouve ainsi accrue. En remplissant la galerie de toutes sortes d’objets de rebut récupérés ici et là au point d’en interdire tout accès, Arman ne cherchait aucunement à créer le scandale. Il poussait tout simplement à l’extrême une pratique, l’accumulation, qui était sa façon à lui de s’approprier le réel. De la collecte à la collection, l’art de cet artiste connaît tout un inventaire d’actions qui en appellent aux protocoles les plus simples comme les plus spectaculaires et l’exposition rétrospective que lui consacre sa ville natale en fait une nouvelle démonstration. Accumulations donc, mais aussi inclusions, colères, coupes, combustions, explosions. Curieusement, par cet entassement boulimique, cette propension à tout figer dans le silence transparent de la résine et cette rage à trancher et à détruire, c’est finalement à la gestion d’un chaos que l’artiste s’applique.
- NICE, Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, promenade des Arts, tél. 04 93 62 61 62, 16 juin-14 octobre.
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Arman, la maîtrise du chaos
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Arman, la maîtrise du chaos