Anne Lahumière a fondé en 1963, avec Jean-Claude Lahumière, la galerie qui porte leur nom, spécialisée dans l’abstraction géométrique et construite.
Colin Cyvoct : Les collectionneurs perçoivent-ils des différences importantes entre ces diverses générations d’artistes que vous présentez : Dewasne, Herbin et Vasarely, avec Jean-François Dubreuil, Nicholas Bodde ou Antoine Perrot ?
Anne Lahumière : Comme nous mettons des artistes classiques et les contemporains ensemble dans nos accrochages, surtout dans les foires, les collectionneurs ont le choix et peuvent évaluer les qualités des uns et des autres. Trois fois sur cinq, le choix se porte sur un contemporain. Parfois, le côté financier joue un rôle, mais pas toujours. Nous sommes d’ailleurs très fiers de représenter en tant que galerie française essentiellement des artistes français et quelques Européens dans le monde entier.
C.C. : Les collectionneurs ont-ils une approche sensible différente face à une œuvre historique quand elle est confrontée aux réalisations d’artistes contemporains ?
A.L. : Non, car il y a une réelle continuité à travers les différentes générations dans les recherches des artistes de la galerie. Les amateurs apprécient pour les mêmes raisons fondamentales les œuvres des artistes historiques et celles des artistes vivants. Il apparaît aujourd’hui clairement que les seuls mouvements qui ont des représentants dans toutes les générations d’artistes depuis les années 1950 sont bien l’art construit et l’art cinétique. Ce sont peut-être les courants les moins reconnus actuellement, mais qui durent le plus longtemps dans l’histoire de l’art. Finalement, ce qui a commencé avant la révolution russe, dans les années 1914-1915, puis s’est poursuivi avec le Bauhaus en Allemagne, ensuite Abstraction-Création en 1932 ou encore Réalités nouvelles en 1946, n’a jamais cessé d’évoluer durant tout le XXe siècle et encore aujourd’hui.
C.C. : Anselm Reyle, actuellement exposé au Magasin de Grenoble, et qui « revisite les codes du kitsch », prépare une exposition en hommage à Vasarely. Qu’en pensez-vous ?
A.L. : Je connais le nom d’Anselm Reyle. Mais, en voyant de temps en temps des reproductions de ses œuvres, je n’avais pas fait de relation particulière avec la direction de la galerie, d’autant que Nicholas Bodde, que nous représentons depuis dix ans, me semblait travailler dans la même veine. En regardant la page de Reyle sur Internet, je ne suis pas étonnée qu’il se laisse inspirer par Vasarely et lui rende hommage. J’ai l’impression que Victor Vasarely n’a pas encore dit son dernier mot. Plus que jamais le cinétisme correspond à notre époque rapide.
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Anne Lahumière : « Vasarely n’a pas dit son dernier mot »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°656 du 1 avril 2013, avec le titre suivant : Anne Lahumière : « Vasarely n’a pas dit son dernier mot »