« L’œil à l’état sauvage ». L’expression, empruntée à André Breton, sied parfaitement au fameux marchand d’art qu’est Ambroise Vollard. L’œil, d’abord, en hommage à la perspicacité du galeriste, défenseur de Renoir, Degas, Cézanne, découvreur des Nabis et des fauves. Le sauvage, ensuite, en référence à sa terre natale, l’île de la Réunion, celle qui l’expose aux persiflages racistes, faisant de lui tantôt un aventurier, tantôt un nègre à la physionomie simiesque !
Mais cet « œil à l’état sauvage » illustre surtout la liberté avec laquelle Vollard, miraculeusement protégé des préjugés en tout genre choisit ses artistes. C’est justement cet homme que Jean-Paul Morel tente d’approcher dans sa biographie, racontant son enfance, ses lectures, sa tendance presque pathologique à la somnolence et sa formidable ascension professionnelle. L’auteur décrit le contexte artistique de l’époque, revenant même sur l’histoire de la Réunion, archives à l’appui. Un zèle d’historien qui finit pourtant par le desservir face au lecteur vorace, en quête de l’âme d’Ambroise Vollard et un peu déçu d’en être tenu ainsi éloigné.
Jean-Paul Morel, C’était Ambroise Vollard, Fayard, 622 p., 28 €.
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Ambroise Vollard : « L’œil à l’état sauvage »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°593 du 1 juillet 2007, avec le titre suivant : Ambroise Vollard : « L’œil à l’état sauvage »