NICE
De nombreuses personnalités du monde de l’art ont exprimé leur émotion après la disparition de l’artiste.
C’est une disparition brutale qui secoue le monde de l’art. À 88 ans, l’artiste Ben s’est donné la mort d’une balle dans la tête dans la nuit du 4 au 5 juin, exprimant dans une note écrite sa volonté de « rejoindre » sa femme Annie, décédée quelques heures plus tôt des suites d’un AVC.
« Ne voulant et ne pouvant pas vivre sans elle, Ben s’est donné la mort quelques heures plus tard chez eux, à Saint-Pancrace dans les hauteurs de Nice » ont confirmé leurs enfants Eva et François Vautier dans un communiqué de presse. Une relation fusionnelle, qui durait depuis de nombreuses décennies. « Avec Annie, ils se sont côtoyés pratiquement vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant soixante ans, c’était une relation totale, et ils seront donc enterrés en même temps » a déclaré Daniel Templon, le premier galeriste parisien de Ben, au Monde. « Son geste, tragique, ajoute à son originalité et à sa grandeur : jusqu’au bout, il n’aura jamais triché et n’aura rendu des comptes qu’à sa seule conscience » a-t-il poursuivi.
« Je n’en reviens pas, mais d’un autre côté, c’est dans la logique de Ben », a réagi Marcel Fleiss, ami de Ben et fondateur de la galerie 1900-2000. Le thème du suicide accompagnait l’artiste depuis de longues années, lui qui avait réalisé l’exposition « Ils se sont tous suicidés » à la galerie Templon en 2009 et qui publiait la même année l’ouvrage Suicide d’artiste (édition L’esprit du temps). « Il était épris de liberté, tant pour lui-même que pour les autres » ajoute le galeriste.
La ministre de la Culture Rachida Dati a quant à elle rendu hommage sur X (anciennement Twitter) à « un orfèvre du langage », qui « laisse derrière lui près de 12 000 créations artistiques » et dont les « écritures humoristiques, parfois satyriques, ont accompagné et marqué les générations ».
La disparition de Ben endeuille tout particulièrement la commune de Nice, sa ville de cœur où il s’était installé dès son adolescence. « Notre région perd un de ses artistes » déplore Renaud Muselier, président de Région Sud, tout en saluant un artiste qui a « fait rêver, grandir et réfléchir toute une génération de jeunes gens ». « Il nous manque déjà terriblement » confie le maire de Nice Christian Estrosi, qui assure que « la Ville lui rendra hommage à la hauteur de son génie ». Une dizaine de graffeurs se sont réunis, dans la nuit du 5 au 6 juin, pour réaliser une grande fresque en son honneur. Peinture blanche sur mur noir, en mémoire des iconiques « écritures » de l’artiste. « C’est l’artiste de Nice, qui nous a tous bercé à un moment donné » a déclaré le graffeur Brian Caddy à BFM TV. « C’était important de lui rendre un dernier hommage ».
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Nombreuses réactions après le suicide de Ben
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