« Il n’existe pas de pensée sans forme », revendique l’auteur des Objets de grève dans son expo à Beaubourg.
Dans les séries photographiques des Objets de grève (1999-2000) et des Produits de Palestine (2000-2005), Jean-Luc Moulène s’attachait à saisir l’articulation entre image et politique, entre œuvre (en tant qu’objet singulier) et production industrielle. La monographie que lui consacre le Centre Pompidou se tient à la fois dans la continuité d’une telle démarche et dans son altération – selon un procédé cher à l’artiste. Loin de toute idée de rétrospective, Jean-Luc Moulène y délaisse la photographie au profit d’un « programme de production » où la théorie des ensembles tient lieu de protocole à un travail sur la matière dépouillé de toute tournure expressive. L’accrochage met ainsi en circulation une trentaine d’objets produits entre 2014 et 2016, et autant d’espaces communs obtenus par intersections (entre une tasse à café et un flacon de Monsieur Propre, par coupes et par latéralité… Cette « entrée en matière » permet de plonger au cœur d’un métier et d’une démarche qui sont aussi une politique : « Je ne suis pas un artiste qui s’exprime, insiste Jean-Luc Moulène, mais un artiste qui travaille. » Dans la lignée du mouvement Faire et des théories d’un Crawford sur la part intellectuelle du travail manuel, le protocole auquel se soumet le plasticien décrit la création comme un processus de « vérification » par la technique : « Si la pensée reste au plan du langage, on ne peut pas être sûr qu’elle est effective, affirme-t-il. Il n’existe pas de pensée sans forme. Mes outils conceptuels sont l’imprimante 3D, les marteaux, la scie…
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Moulène, artiste au travail
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Abonnez-vous dès 1 €du 19 octobre 2016 au 20 février 2017. Centre Pompidou, Paris-4e. Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11 h à 21 h. Tarifs : 14 et 11 €. Commissaires : Sophie Duplaix. www.centrepompidou.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Moulène, artiste au travail