« Revolution » chantaient les Beatles. À Londres, le V&A explore ce courant graphique et artistique qui, dans les années 1960, voulait secouer le monde.
You say you want a Revolution? Records and Rebels (1966-1970) » au Victoria & Albert Museum (Londres) déborde très largement du cadre où son titre et son sous-titre semblent a priori le confiner. Derrière la citation des Beatles, l’exposition ne dresse pas seulement l’inventaire de cinq années décisives pour l’industrie musicale – cinq années qui auront vu éclore Revolver et Sergent Pepper’s, Monterey, Woodstock et Altamont, California Dreamin’ et David Bowie. Résolument pluridisciplinaire, elle se veut plus largement l’examen d’un Zeitgeist dont l’onde de choc continue, cinquante ans plus tard, à façonner nos sociétés : celui qui s’est ingénié à secouer le « vieux monde » au gré d’appels à la paix et à l’hédonisme, de luttes pour les droits des minorités, d’équipées hippies, de sex, drugs & rock’n’roll. C’est d’ailleurs pour mieux souligner la part du rêve et de l’idéal porté par ces cinq années-là que l’événement outrepasse ses bornes chronologiques et présente un exemplaire original de l’Utopie de Thomas More, dont on célèbre cette année les cinq cents ans. « Conte de deux villes » déployé entre Londres et San Francisco, l’exposition rassemble l’iconographie de ce basculement en six sections. Au gré des pochettes de disques, costumes, affiches, magazines, photographies, extraits de films, livres, pièces de mobilier et objets de consommation, elle explore tour à tour le « swinging London » des baby-boomers, la rue bruissant des revendications portées par les minorités, les communautés structurées par l’écologie naissante, et jusqu’aux prémices de la révolution numérique façon Silicon Valley, dont l’avènement pourrait bien être l’héritage le plus vivace de la contre-culture.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Sexe, drogues et rock’n’roll
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €du 10 septembre 2016 au 26 février 2017. Victoria and Albert Museum, Cromwell Road, Londres. Ouvert tous les jours de 10 h à 17 h 45, le vendredi jusqu’à 22 h. Tarifs : 16 et 12 £. www.vam.ac.uk
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : Sexe, drogues et rock’n’roll