FONTAINEBLEAU
Malgré les contraintes, le Festival d’histoire de l’art a pu se tenir dans de bonnes conditions, au soulagement des organisateurs, et accueillir des visiteurs qui ont répondu présent.
Fontainebleau (Seine-et-Marne). Vêtue d’un kimono rose, à genoux sur un tatami, une femme japonaise observe rituellement le bol dans lequel son hôte vient de lui offrir le thé. Dans la salle de bal du château de Fontainebleau, cette cérémonie du thé (chanoyu) se déroule devant une salle comble mais silencieuse. La commentatrice prend ponctuellement le micro pour décrypter la scène, dont la codification poussée à l’extrême pourrait échapper à un public peu coutumier des pratiques nippones. L’événement donne le coup d’envoi de la 10e édition du Festival de l’histoire de l’art, amalgamant les deux thèmes de l’année : le Plaisir et le Japon. « Il était important pour nous de faire coïncider ce dixième anniversaire avec l’ouverture, pour la première fois, à un pays non occidental », explique Éric de Chassey, directeur de l’Institut national de l’histoire de l’art, qui coorganise la manifestation avec le château.
Covid oblige, la commentatrice s’excuse de ne pouvoir offrir au public de repas comme il est d’usage après une cérémonie du thé. Pourtant, un court instant, on aurait pu oublier le contexte sanitaire. Le public se promène dans les jardins, se presse pour assister à des conférences ou visites guidées, rapidement complètes. Pour les organisateurs, c’est un soulagement que cette édition ait pu se tenir majoritairement en présentiel, après une année blanche. Quelques ajustements ont évidemment dû être mis en place : jauges, réservation de créneaux horaires, intervenants japonais en visioconférence… « Une collaboration efficace avec les institutions partenaires nous permet de tenir notre programmation, avec des duplex présentés en direct grâce à des équipes au Japon », détaille Éric de Chassey.
Au total, quelque 200 événements se tenaient dans le château et la ville avec des invités de marque, comme l’artiste plasticienne Annette Messager, le peintre Gérard Garouste et, côté cinéma, l’actrice Jeanne Balibar et le réalisateur Kiyoshi Kurosawa. Dans la chapelle haute Saint-Saturnin, le célèbre architecte Kengo Kuma avait installé son évanescent pavillon de thé Fuan [voir ill.]
L’ambition réaffirmée de la manifestation est de désenclaver l’histoire de l’art, de servir de « caisse de résonance »à la recherche selon les mots de Marie-Christine Labourdette, directrice du château de Fontainebleau, et de favoriser « une communication entre tous les publics, les spécialistes et les amateurs », ajoute Éric de Chassey. Cette année, le festival étoffait son offre, inaugurant des rencontres professionnelles, venues s’ajouter aux rencontres étudiantes – comprenant le concours « Ma thèse en 180 secondes » qui rassemble un public toujours nombreux.
Les festivaliers ont également pu inaugurer l’exposition « Art et diplomatie. Les œuvres japonaises du château de Fontainebleau (1862-1864) », visible jusqu’au 10 octobre. L’occasion de faire sortir de l’oubli les somptueux cadeaux diplomatiques offerts par le shogun Iemochi à Napoléon III.
Rendez-vous en 2022 pour une édition sur le thème de l’animal, avec le Portugal comme pays invité.
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Le public a fêté les 10 ans du Festival de l’Histoire de l’Art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°569 du 11 juin 2021, avec le titre suivant : Le public a fêté les 10 ans du Festival de l’Histoire de l’Art