La feuille de route de la nouvelle directrice s’inscrit dans le sillage de l’organisation et de la programmation de son prédécesseur.
Bignan (Morbihan). Le départ inattendu d’Olivier Delavallade, en septembre dernier, avait suscité des doutes sur le devenir du centre d’art du domaine de Kerguéhennec. Le directeur artistique est parti pour « de nouveaux horizons » après avoir mené, pendant onze ans, un programme artistique marqué par ses résidences, ses expositions et la création en 2019 d’un espace permanent consacré à Pierre Tal Coat. La mise en œuvre de certaines conclusions de l’audit commandé par le Département du Morbihan, propriétaire des lieux, n’est certainement pas étrangère à son départ, tout comme la fusion des services du domaine avec la direction de l’Action territoriale et de la Culture du conseil départemental.
Après avoir assuré la période d’intérim, la nomination en juillet dernier de Marie Caer comme cheffe de service du domaine, mais surtout l’adoption de sa feuille de route, en septembre dernier, mettent un terme aux spéculations sur un rétrécissement des activités « centre d’art » du domaine. La réorganisation intervenue récemment au sein du conseil départemental a par ailleurs redonné son autonomie au domaine.
Responsable jusqu’à présent du pôle Arts vivants du conseil départemental du Morbihan, Marie Caer (59 ans) prend la tête du domaine, après avoir travaillé avec Olivier Delavallade sur l’activité spectacle puis à l’accueil et la médiation. Si elle n’a pas le même parcours professionnel que lui – lui qui, avant d’arriver au domaine, a créé et dirigé pendant quinze ans l’Art dans les chapelles –, elle a su tenir le centre d’art pendant la période vacante.
Son programme s’inscrit en toute logique dans les pas de son prédécesseur. « L’enrichissement du parc de sculptures va se poursuivre dans la perspective du 40e anniversaire du domaine en 2026. Au niveau de l’accueil en résidence, nous restons sur le même volume et la même variété des profils et des disciplines avec, à nouveau, l’invitation d’un chorégraphe qui n’a pas pu se faire en 2021-2022 », précise-t-elle. Une extension des résidences à de jeunes commissaires qui travailleront au montage d’une exposition au centre d’art est également prévue. Des discussions sont en cours avec l’École supérieure d’art et de design de Saint-Étienne pour accueillir les lauréats. Les expositions feront une place plus importante aux artistes qui sortent d’une école d’art et/ou de design.
L’exposition d’hiver, inaugurée le 3 décembre, a été ainsi montée avec l’École européenne supérieure de Bretagne (Eessab) et confiée à Sylvain Le Corre et Elen Cornec, deux jeunes commissaires accueillis en résidence cet été, qui ont sélectionné dix-sept diplômés de l’Eessab. Du 26 mars à la fin mai suivra une exposition signée Emmanuel Daydé à partir du travail en résidence du compositeur et plasticien Zad Moultaka et de la dessinatrice, sculptrice et écrivaine Mâkhi Xenakis. L’exposition d’été désormais prolongée jusqu’aux vacances de la Toussaint, montrera en partenariat avec le Frac Bretagne et la Bibliothèque nationale de France, une partie des travaux de la grande commande photographique lancée par le ministère de la Culture dans le cadre du soutien à la filière presse.
La candidature au label « Centre d’art contemporain d’intérêt national » est toujours en suspens. En attendant, Marie Caer doit résoudre la question de l’accès ou non du public à l’espace Pierre Tal Coat dans le château quand débuteront, fin 2023, les travaux de restauration de la charpente et des huisseries, pour un coût estimé à trois millions d’euros.
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Le domaine de Kerguéhennec rassuré sur son avenir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°598 du 4 novembre 2022, avec le titre suivant : Le domaine de Kerguéhennec rassuré sur son avenir